♦. à chacun son histoire ...
« Ça suffit ! Je veux que tu quittes cette maison ! » Dans un coin de la pièce, Betty observait la discussion de ses deux parents, ils n’arrêtaient pas de se disputer, c’était comme ça tous les jours depuis tellement longtemps, peut-être même depuis toujours, elle ne savait plus trop. Elle était encore jeune, mais assez intelligente pour comprendre que ces quelques mots prononcées par sa mère allaient mettre fin à leur mariage. C e n’était sans doute pas le grand amour qui les avait liés tous les deux, juste une grande histoire réduite au néant avec une grande rapidité il avait fallu peu de temps pour que leur première grosse dispute s’envenime et finisse par en arriver là. Ils s’étaient aimés à une époque, ça ne faisait aucun doute, même du haut de ses dix ans Betty en était persuadée. Elle ne pouvait pas expliquer ce qui les avait mené là, mais le fait était qu’ils y était et que toute leur vie allait changer. toute sa vie à elle ainsi que sa vision des choses, ils étaient ses parents, son modèle dans ce monde, ceux qui lui avait tout appris, année après année. aujourd’hui alors que tout ce qu’elle avait connu touchait à sa fin, elle comprenait que tous les rêves de petite fille qu’elle avait depuis des années, tous ses espoirs sur un futur plein de bonheur et plein d’amour, tout ça, tombait à l’eau. Elle soupira, ils lui avaient souvent renvoyer l’image de l’histoire d’amour parfaite, le grand bonheur et tout ce qui peut rendre une vie sublime et voilà que tout s’arrêtait. Sa mère était là, face à son père, avec toute cette colère sur le visage, Betty ne savait pas ce qu’il avait pu faire pour qu’ils en arrive là, mais sa mère avait l’air très énervée. Tous deux se tournèrent vers la petite fille avec un air désolé. Son père s’avança lentement vers elle avant de s’agenouiller à ses côtés. « Je suis désolé Betty, je vais devoir partir, mais on continuera à se voir d’accord ? Parce que je t’aime plus que tout ma puce. » Il lui adressa un léger sourire alors qu’elle acquiesçait, un peu déboussolée, elle n’avait pas franchement envie que son père ne quitte la maison. Il s’avança lentement vers la porte d’entrée sous le regard attristé de sa fille unique. Elle sentait les larmes lui monter aux yeux. Il avait presque franchi le seuil de la porte qu’elle couru vers lui pour se jeter dans ses bras. Elle ne voulait pas qu’il parte, mais malheureusement pour elle, aucune des larmes qu’elle ne pu verser ce soir là ne fut suffisante pour le forcer à rester près d’elle. Tout changea rapidement après ça, mais malgré le divorce de ses parents, ce ne fut pas la dernière fois qu’elle vit son père, elle se contenta de vivre comme une bonne partie des autres enfants du monde, avec des parents divorcés et une vision de l’amour assez négative.

« Betty, il faut que je te parle. » La jeune lycéenne suivit son petit ami dans les couloirs du lycée. Il avait cet air sérieux qui ne lui allait pas si bien, cet air qui annonçait des mauvaises nouvelles. Ils arrivèrent finalement dans un endroit isolé, elle le regarda, ses cahiers de cours dans les bras, un sourcils haussé. « Qu’est-ce qu’il y a ? Si c’est parce que tu as oublié que c’était la saint valentin aujourd’hui, c’est bon, je te pardonne de toute façon, j’ai l’habitude maintenant … » Il haussa les sourcils, visiblement surpris de cette révélation, réaction qui fit comprendre à la blondinette que non, il ne s’était pas rendu compte que c’était la saint valentin aujourd’hui, la fête des amoureux, une fête pour les gens comme eux, les gens en couple. « J’ai couché avec Ashley … » Alors là, c’était pire que tout ce qu’elle avait pu imaginer, quel sale enfoiré, c’est tout ce qui vint à l’esprit en entendant une telle réplique, balancée avec une simplicité à couper le souffle. Elle sentait une grande colère monter en elle, si elle avait été un peu folle, elle aurait pu le tuer sur place, quoi qu’il ne valait pas la peine qu’elle aille en prison. « Carrément ? Tu sais quoi ? T’es qu’un gros connard ! » Il lui adressa un espèce de sourire gêné, il y avait cet air désolé sur son visage qui lui donnait envie de le claquer. « Tire toi abrutit ! » Il essaya de s’excuser mais elle ne voulait rien entendre, elle se contenta de le frapper à l’aide de ses cahier de cours, le plus fort possible en l’incendiant d’insultes en tout genre. C’était la fin de sa première relation amoureuse, c’était son premier petit ami, le premier homme qu’elle avait aimait et voilà qu’il avait couché avec une autre, elle n’avait pas envie de lui pardonner, elle n’avait même pas envie d’essayer de lui pardonner, il ne le méritait pas, il méritait juste qu’elle le haïsse de tout son être jusqu’à la fin de sa pathétique existence. Décidément, ça ne faisait aucun doute, l’amour était une belle connerie, une histoire débile et éphémère qui n’en valait pas la peine. Elle aurait voulu haïr ce sentiment et ne plus jamais l’éprouvait mais ça n’allait pas avec ses plans d’avenir, elle était persuadée qu’elle finirait par trouver l’homme de sa vie, l’âme sœur ou quelque chose comme ça, elle se marierait, aurait des enfants et serait heureuse, elle ne serait pas comme ses parents, elle savait aujourd’hui que leur histoire avait mal tournée mais que ça ne voulait pas dire que toutes les histoires d’amour se terminait comme ça. Elle voulait croire en la beauté de cette chose qui pour le moment ne faisait que lui faire du mal, alors qu’elle était là, au beau milieu du couloir pleurant comme une idiote !

« Monsieur Preston Rhodes, voulez vous prendre pour légitime épouse mademoiselle Betty Margareth Well ici présente ? » Elle était là, devant ce prêtre dans cette église, en face de cet homme extraordinaire, elle portait cette magnifique robe blanche que bien de femmes rêvent de porter une fois dans leur vie. Il y avait se sourire impatient sur ses lèvres, c’était le plus beau jour de sa vie, ça ne lui faisait aucun doute, tout était parfait, elle était inondée d’une joie. Voilà trois ans qu’ils étaient en couple, deux qu’ils vivaient ensemble et maintenant ils étaient sur le point de se marier. Ils s’étaient rencontrés dans des circonstances assez particulières. Elle s’était faite agressée, il était flic, il l’avait aidé et comme tous les flics, il lui avait filé son numéro en lui précisant de ne surtout pas hésiter si elle avait un problème et c’est ce qu’elle avait fait un soir où elle avait entendu des bruits bizarre chez elle, il était venu lui tenir compagnie, ils avaient discutés toute la nuit et de fil en aiguille, l’amitié qui était née de cette histoire s’était changée en amour et voilà qu’ils étaient en train de se marier. Au plus profond d’elle-même elle en arrivait à remercier ce type de l’avoir agresser.  « Oui, le la veux. » Le sourire sur ses lèvre s’agrandit encore d’avantage alors qu’il prononçait ces quelques mots. C’était ses rêves d’enfants qui se réalisait, elle était sur un petit nuage de bonheur. « Mademoiselle Betty Margareth Well, voulait vous prendre pour légitime époux monsieur Preston Rhodes ici présent ? » Quelle question idiote de toute façon, il aurait fallu qu’elle soit folle pour répondre non à cette question, bien sûr qu’elle voulait l’épouser, elle voulait passer le restant de sa vie à ses côtés et ce qu’importe les difficultés auxquelles ils se heurtaient dans leur quotidien, ils voulaient des enfants, ils en avait déjà parlé avant ce magnifique jour qu’ils étaient en train de connaitre, ils avaient essayer et chaque fois ça c’était soldé par un échec. Peut-être que la nuit de noce serait la bonne ! « Oui, je le veux. » Elle prononça ces quelques mots, se foutant de tout en cet instant, elle était emplie d’un bonheur tellement puissant, tellement beau qu’aucun mot n’aurait pu le décrire. « Par les pouvoirs qui me sont conférés, je vous déclare mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée. » Ils ne se firent pas prier, ils s’embrassèrent, un long baiser plein d’amour, pour sceller cette union, pour concrétiser ce mariage qui allait durer toute la vie, elle n’en doutait pas, jamais elle n’en douterait, elle savait qu’aux côtés de Preston, elle aurait la vie dont elle avait toujours rêvée.