un petit bonjour du matin !

« Foutu gosse ! » m'exclamais-je dans un râle alors que je me relevais de mon lit. Mes voisins, un couple à la quarantaine passée, avaient décidés d'avoir un dernier enfant avant qu'elle ne puisse plus. Du moins c'est ce que j'avais pu comprendre avec le nombre de fois que je les ai entendu coucher ensemble puis neuf mois plus tard avoir un bambin qui se tuait les cordes vocales chaque nuit. Une vraie symphonie ! Bref, c'est bien beau d'avoir un gosse, mais encore faut-il savoir le faire taire après tous ces mois de nuits bruyantes.. Oui, j'étais de pas très bonne humeur mais bon, c'est toujours comme ça le matin au levé. D'un pas las, je me dirigeais alors vers ma cuisine après m'être habillé et avoir posé un dernier regard sur la délicieuse jeune femme que j'hébergeais qui était entrain de dormir. Malheureusement, il n'y avait plus de quoi petit-déjeuner et je continuais à râler.

Tant pis, je sortais de chez moi, il était sept heures et quelques du matin. Mon premier réflexe ce fut de me plonger dans de la musique, de quoi m'égayer un peu plus. Vous avez remarqués vous que quand on a une bonne musique et que de surcroit on est dans un environnement pouvant ressembler à un clip, on s'y croit trop ? Moi en tout cas, j'adore. C'est d'un pas énergique alors que je rejoins la roosevelt street, non loin de chez moi dans le centre de la ville. Je l'aime tellement cette ville. De plus, j'aime également ses habitants, son énergie, son ambiance.. puis le Tammies'coffee. Non pas juste car c'est une amie à moi qui le tiens, non.. car c'est de la qualité et que dans le cas où je suis aujourd'hui (qui arrive régulièrement par oubli de remplir les placards), c'est pas mal. C'est avec un sourire alors que je passais la porte du café en activant la petite sonnette indiquant qu'un client arrivait. Me débarrassant de ma veste, je la déposais sur le dos du tabouret avant de m'asseoir au comptoir.

Citation :

tammie au café

J'ai tendance à passer plus de temps dans mon café, que chez moi. Je suis ici huit heures par jour. Bon, je ne pense pas avoir le droit de me plaindre. Je travaille pour mon propre compte, je n'ai pas de patron sur le dos. Je travaille avec ma meilleure amie, et ça commence à bien marcher donc j'ai sans doute beaucoup plus de chance que d'autres. Il faut dire, que j'ai mis tout mon coeur et tout mon temps dans ce projet de café, donc je suis contente aujourd'hui, le voir aussi rempli. Ce matin, je suis arrivée à huit heures comme quasiment tous les matins. Je pouvais y voir m'attendre mes clients les plus fidèles. Notamment un groupe d'ados, qui viennent le matin avant de partir au lycée. Parfois les filles me demandent des conseils, parce qu'elles aiment bien comment je m'habille, et moi ça me fait plaisir ... Sinon il y aussi M. Renner, un monsieur retraité, qui après avoir acheté son pain et son journal vient s'assoir au comptoir, boire un café. Il me parle de lui, de sa femme, du beau temps, de ce qu'il lit dans le journal. Il ne m'embête jamais, je ne fais jamais semblant de m'intéresser. Je suis comme ça, j'aime quand les gens me parlent, et avoir un bon contact comme ça ...

« Tu es bien matinal aujourd'hui qu'est ce qui t'arrive ? ». Voici ce que je dis à un de mes amis, Tcheky. C'est un bon ami, même si on ne se connait pas vraiment encore. Même si depuis quelques temps il vient de temps en temps dans mon café, comme moi je viens de temps en temps dans son bar. C'est d'ailleurs dans son bar que j'ai eu mon petit problème, mais je ne lui en veux pas il n'y est pour rien ... « Tu veux que je te serve quelque chose ? ». Question obligatoire ...

un petit bonjour du matin !

En m'asseyant je me rendais compte combien je venais ici. En effet, je savais quel tabouret je préférais pour la mollesse du siège, ce tabouret auquel j'étais habitué de m'asseoir lorsque je venais prendre mon petit déjeuner. Parfois, je venais aussi prendre des boissons et/ou des petites choses à grignoter par gourmandise à emporter. De plus, je me rendais compte aussi combien l'oubli de remplir mes placards commençait à devenir bien trop habituel.. Je tenais à les faire, en même temps entre ma colocataire et moi, c'était surtout moi qui avait les moyens. Même si elle y participait car mes consommations sont devenus double depuis qu'elle est là, j'ai toujours la fâcheuse tendance à minimiser lorsque je les fait et ainsi je prends trop souvent des part pour une et non deux personnes. Fallait que je m'y habitue.. Peut être qu'il faudrait que je lui propose qu'on les fasse ensemble tiens ! Ça règlera quelques problèmes de manque de nourriture à la maison j'imagine. Bon, il est vrai que je viendrais moins chez Tammie mais c'est pas comme si c'était moi qui lui remplissait sa caisse ! Puis, ça ne m'empêchera pas de revenir de temps en temps lui dire un petit bonjour et lui prendre quelque chose à boire.

Après avoir déclenché la sonnette et donc m'être assit, Tammie vient me voir en me disant que j'étais bien matinal aujourd'hui. Je lâchais un petit rire fatigué et expliquais : « Mes voisins ont eu la merveilleuse idée d'avoir un bébé et ça fait quelques mois que lui comme moi on ne fait pas nos nuits..» A la fin de ma phrase, je lâchais un petit bâillement pendant qu'elle me demandait si je voulais qu'elle me serve quelque chose. J’acquiesçais tout en récitant comme chaque matin où je venais : « Un jus de fruit frais, celui que tu veux, avec un de tes fabuleux brownies qu'il y a derrière la vitrine là, merci » Avec un petit sourire je lui demandais alors : « Alors, ça va toi ? » Puis tout en attendant ma commande, je sortais mon porte feuille.