L’Afghanistan cela vous change un homme. Là-bas, tout ce joue sur l’humour, sur la carapace que l’on c’est construit pour mettre aux autres soldats que l’on est le meilleur et que rien ne pourra nous atteindre, mais une fois de retour au pays tout deviens différent, en particulier pour moi… Il aura fallu un peu moins de dix minutes pour que ma vie bascule. Une attaque, des coups de feu, une balle qui vous transperce le bras et la poitrine de votre meilleur ami. Noam en est mort. J’aurais voulu avoir le même sort que lui au final, pour ne pas survivre à ce cauchemar. J’ai perdu la personne qui aura passer les sept dernières années avec moi, vingt quatre heure sur vingt quatre. D’un seul coup, je me suis retrouver blesser, agonisant et avec la mort de mon meilleur ami sur la conscience. Le retour devient d’un seul coup très compliqué. Malgré ici, dans cette ville que je ne connais absolument pas, j’ai tout fait pour reconstruire ma vie. J’ai rencontrer de nouvelles personnes toutes aussi charmante les unes que les autres et j’ai surtout trouver un emploi. Après avoir protéger ma patrie je suis officiellement un barmen. Je sais on a réellement vu mieux comme profession, mais je n’avais pas trop le choix non plus. Je n’ai aucune qualification et pratiquement aucun diplôme et je n’étais pas capable de rentrer à Seattle. Affronter mes parents enfin en particulier mon père et les parents de Noam était quelque chose que je ne pouvais réellement pas envisager. Comment pourrais-je dire à des gens que je connais depuis ma naissance que leurs fils est mort dans mes bras sans que je puisse faire quoique ce soit. Ou comment expliquer à mon père que je suis incapable d’enfiler un treillis de nouveau ou pire encore que je suis incapable de mettre un pied sur une base militaire. Tout cela me terrorise désormais et j’en fais même des cauchemars la nuit… Enfin.

Il est désormais un peu plus de vingt heures et le bar est encore très… Vide. Je suis tranquillement installer derrière mon bar et gère l’organisation des boissons pour ce soir. Je sais que des étudiants on prévenu de nous envahir dans moins de trois heures et il faut réellement que tout soit près pour gérer le rush. Ce soir, également, un nouveau barmen est censé arriver. C’est le patron qui l’a engager hier après-midi apparemment. Je ne sais pas du tout a quoi il ressemble ou quel âge il a. Ce sera donc la surprise. Finalement, je tourne le dos à la salle pour ranger et finir de nettoyer les verres avant que le nouveau arrive. Il va falloir que je lui apprenne comment tout cela fonctionne, parce qu’il faut avouer que depuis quelques mois, j’ai tout arranger a ma façon pour m’y retrouver et l’arriver d’un petit nouveau ne m’enchante guère. Si celui-ci gâche mon organisation je vais m’énerver. « Tu as un beau cul mon mignon, ça serait possible d'avoir ton numéro de téléphone ? » entendis-je derrière mon dos, d’une voix féminine assez mal imité. Cette intonation, cette putain d’intonation me dit réellement quelque chose. Je me retourne d’un seul coup et me retrouve face à face avec Max’ un jeune soldat que j’avais connu en Afghanistan. Ca alors ! Je suis vraiment surpris et met un peu plus de deux minutes a articuler quelque chose. « C’est pas vrai, le petit Maximilian ! » dis-je tout en souriant. Il a l’air en pleine forme et plutôt heureux. Je tente de me souvenir de la dernière fois que je l’ai vu, mais les souvenirs de cette période sont assez flou. Il était parti avant l’attaque de la base et après mon hospitalisation je n’ai plus jamais eu de nouvelle de lui. J’aimais bien ce gamin, qui n’en n’était pas vraiment un, après tout il a seulement trois ans de moins que moi, mais je l’appelais toujours gamin. Je me souviens vraiment bien de lui et à l’époque déjà on ne cessait de s’envoyer des piques. « Mais qu’est-ce que tu fais ici ? Me dit pas que c’est toi le nouveau… » lui dis-je alors tout en riant.

« Tu restera toujours petit pour moi Max ! » lui dis-je alors en riant légèrement. J’ai encore du mal à réaliser que Maximiliàn est bel et bien là en face de moi et surtout qu’il va bien. Grâce à dieu il avait réussi a échapper a l’attaque de la base en partant seulement quelques jours avant, mais après tout cela ne j’ai plus jamais eu de nouvelle de lui alors que nous étions en quelques sortes devenus des amis proches. La guerre rapproche les hommes et c’est vrai que nous nous étions bien trouver en particulier pour embêter les régiments. Les blagues fusaient lorsque nous étions aux mêmes endroit et je dois avouer que cela me rappelle tout de même de bon moments. Des moments où on arrivait a faire quelque peu abstraction de ce qui se passait dehors. Enfin. J’étais heureux de voir un visage connu ici, mais tout de même très surpris de le voir lui. Je n’arrive plus a me souvenir s’il avait évoquer cette ville comme sa ville natale. Cette question me reste pas très longtemps en tête, en réalité tout un tas me viennent d’un seul coup à l’esprit. En particulier savoir comment il va, comment il est rentrer au bercail et surtout s’il a des nouvelles des autres hommes de son régiment. Finalement quelque peu curieux, je lui demande si c’est lui qui a été embaucher pour travailler ici. Lorsqu’il me répond par la positive je ne peux m’empêcher d’exploser de rire, c’est le patron qui va regretter de nous avoir embaucher tout les deux. « Tu m’as l’air tellement impatient de bosser ! » lui dis-je alors tout en lui tendant le torchon qui pendouillait a mon épaule depuis le début de notre conversation, un léger sourire de satisfaction fit son apparition sur mon visage. « Viens essuyer la vaisselle, petit nouveau. » finis-je par lui dire tout en réprimandant une envie de rire en voyant la surprise s’installer sur son visage. Ah on m’as dit que j’allais avoir du renforce, maintenant qu’il est là, je ne vais surtout pas le laisser partir. Ce serait tout de même un peu trop facile. Malgré tout, je vois parfaitement qu’il a des tonnes de questions a me poser. Et d’ailleurs cela ne ce fait pas attendre longtemps, il me demande alors ce que je fais ici étant originaire de Seattle. L’espace d’un instant, je pense éviter la question, mais je sais qu’il est celui qui pourrait le plus me comprendre. Je me penche légèrement sur le bar pour ne pas crier tout cela sur les toits. « Je pense que tu as entendu parler de ce qui nous est arriver là-bas… J’ai perdu Noam et… Je me sens pas vraiment de rentrer chez moi pour l’instant. » murmurais-je alors doucement, tout en cherchant immédiatement a changer de sujet. D’un seul coup, je me rends compte que c’est la première fois que j’évoque la mort de mon meilleur ami a haute voix. Autant dire que cela me fait un léger choc. Je passe rapidement une main sur mon visage et lui souris. « Enfin voilà » dis-je pour lui faire remarquer que je ne m’étalerais pas trop sur ce sujet-là ou tout du moins pas encore. « Mais toi alors, heureux d’être rentrer chez toi ? » lui demandais-je alors. Finalement il me demande si le bar est rempli de jolie fille le soir. Une nouvelle fois je ne peux m’empêcher de rire, il n’as pas changer le petit. Je l’invite a faire le tour du bar déjà pour ce trouver de mon côté. « Quand tu es de ce côté du bar tu es la star crois-moi ! » lui dis-je alors tout en ajoutant : « Et il faut avouer que les filles sont assez jolies ici et plutôt dragueuses d’ailleurs, mais t’avait pas une copine toi ? » lui dis-je alors incapable de me souvenir si je fais une boulette ou pas.